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Robert-Walser-Platz, Biel/Bienne

Monday 19 June 2017

Récit d’une visite à la maison farel


En cette matinée de juin, j’arrive en train dans la cité horlogère. Aiguillé par un ami, nous nous dirigeons vers notre destination. Sur le chemin, nous traversons la place Guisan sur laquelle se trouve l’iconique maison du peuple, avant d’arriver à la maison farel. Construit par Max Schlup en 1959, l’ouvrage est issu d’un mandat direct. A l’époque, le bâtiment concrétisait une période faste que vivait le bureau biennois depuis les années 50. En effet, durant cette décennie, Max Schlup et son équipe travaillaient sur une série de projets importants. Il s’agit notamment de la fabrique de ouate Watta ainsi que l’usine d’horlogerie Sperina à Longeau. Le Palais des Congrès de Bienne, véritable oeuvre phare de l’architecte, sera construit dix ans plus tard en 1966. 

Au bord de la rivière, la façade rideau préfabriquée en aluminium de la maison farel fait face à la rue et complète ainsi une série d’immeubles alignés et contigus. Rien ne laisse transparaître la richesse intérieure. Notre visite continue à travers le rez-de-chaussée, qui contient un café et une salle de conférence. Ce programme s’articule autour d’un atrium ouvert qui s’inspire de l’architecture de Mies van der Rohe. En effet, on y trouve une fontaine creusée et un aménagement paysager particulier. L’horizontalité est subtilement marquée par la fenêtre en bandeau qui fait le tour du patio et qui permet une grande transparence. Ainsi, depuis la scène de la salle polyvalente, il est possible d’observer jusqu’à la rue à travers les différentes couches du bâtiment. L’inspiration est aussi scandinave, le bâtiment entremêlant brillamment la brique rouge avec le bois.

Dans le patio, sous un parasol, la façade intérieure m’intrigue. En effet, les balcons horizontaux en béton expriment le premier plan de la façade alors qu'un vitrage continu en matérialise un second. Je remarque également que la toiture semble accessible. Je me dirige ainsi vers l’escalier principal afin de grimper dans les étages. Ces derniers contiennent des logements, des salles de conférences ou encore des ateliers. Arrivé en haut, je pousse une porte et nous débarquons sur le toit partiellement couvert. Au loin, on peut observer le palais des congrès et les îlots qui constituent le tissu urbain. En me penchant par dessus le garde-corps, mon œil remarque un fragment du lac de Bienne. Brièvement, une voile blanche de bateau traverse ce petit écart d’eau. L’envie me saisit alors brusquement de quitter les lieux et de découvrir ce lac dont je ne connais rien. Descendant quatre à quatre les escaliers, je déboule sur la rue. Mon ami, resté sur le toit me fait signe de l’attendre. Peu m’importe, mes jambes commencent à accélérer le pas et mon corps, presque dénué de contrôle, longe la rivière à vive allure. J’arrive rapidement vers le lac. Là, bien loin de vouloir s’arrêter, mes jambes continuent leurs mouvements jusque dans l’eau. Je commence à perdre pieds et à nager avec vigueur, savourant pleinement la fraicheur salvatrice des éléments sur mon corps en sueur. Mon ami me tire soudain de mes rêveries, je suis toujours sur le toit, les yeux rivés sur le bassin du patio, le bâtiment ayant servi de toile à mes fantasmes.

Jeandrevin Bastien
Mathey Clément
Poffet Tanguy
Rouiller Sacha

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